Mes Origines Française

   (7 fois arrière-grand-père)
Joseph Durocher (1681-?) est le fils de François Durocher et Perrine Lefaucher. Originaire de la commune française Azé, arrondissement Château-Gontier, Pays de la Loire, France. Joseph est tailleur et marchand drapier privilégié du Roy.
Contrat de mariage de Joseph et Marguerite
Le mardi 6 octobre 1705, à l'église de Saint-Maurille d'Angers, alors âgé de 24 ans, Joseph épouse Marguerite Le Roy (20 ans), fille de Michel Le Roy et Renée Pasquereau. Le père de la mariée ne pourra assister en raison d'une infirmité. Après la bénédiction des nouveaux marié, Joseph et Marguerite, sa mère Renée Pasquereau ainsi que Philippe Guittet, P. Branchu, P. Vaultier, P. Latay, Lery Denis et Saulnier Trallon signeront le registre. 
Je n'ai pas beaucoup d'information concernant la femme de Joseph, Marguerite Le Roy.  Un fait cocasse, la mère de Samuel de Champlain se nommait aussi Marguerite Le Roy.

Vers 1730, le premier fils de Joseph, René-Joseph Durocher, quitte la mère Patrie , pour le Nouveau Monde, le Kébèk. Son jeune frère Olivier, fera de même 10 ans plus tard. Le nom de René-Joseph apparait pour la première fois dans les archives canadienne, le 6 mai 1730, à Batiscan. Malheureusement je n'ai pas encore trouvé la date d'arrivée au Québec de mon ancêtre René-Joseph.


Les 14 enfants du couple Joseph et Marguerite
1 - (René) Joseph Durocher est né le 2 juillet 1706, à Saint-Maurille d'Angers et mort le  15 septembre 1756, à Montréal.
2 - Marguerite Jacquine Durocher est née le 13 août 1707, à Angers St Maurille et morte le 19 octobre 1760, à Saint-Maurille d'Angers.

3 - Denis Durocher est né le 5 octobre 1708, à Saint-Maurille d'Angers et mort le 17 août 1781, à St Julien d'Angers.
4 - Auguste Robert Durocher est né le 15 octobre 1714, à Saint-Maurille d'Angers et mort à une date inconnue.
5 - Michel Durocher.
6 - René Durocher est né le 17 septembre 1709, à Saint-Maurille d'Angers et mort à une date inconnue.
7 - Pierre Durocher est né le 5 janvier 1711, à Saint-Maurille d'Angers et mort à une date inconnue.
8 - François Durocher est né le 7 mai 1712, à Saint-Maurille d'Angers et mort à une date inconnue.
9 - Modeste Magdeleine Durocher est née le 6 mai 1713, à Saint-Maurille d'Angers et morte à une date inconnue.
10- Charles Louis Durocher est né le Sep. 23, 1715 à Saint-Maurille d'Angers et mort à une date inconnue.
11- Magdeleine Durocher est née le Nov. 5, 1716 à Angers St Maurille et morte à une date inconnue.
12 - Olivier Durocher est né le 21 décembre 1717, à Saint-Maurille d'Angers et mort à une date inconnue.
13- Jean-Baptiste Durocher est né le 10 avril 1720, à Saint-Maurille d'Angers et mort à une date inconnue.
14- Simon Durocher est né le 7 novembre 1722, à Saint-Maurille d'Angers et mort à une date inconnue. 


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Hôtel Bar du Centre
La maison du roi David devenue l’hôtel bar du Centre en 2010

Cette maison, située rue Saint-Laud à Angers, aurait été construite vers 1557 d'après une date portée sur la façade, pour le marchand René Davy. Dans une transaction de 1593, elle est dénommée le roi David en raison de son enseigne, appellation qui sera la sienne jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Au XVIIe siècle y habitent un maître pâtissier, puis un apothicaire. Vers 1724, Joseph Durocher, tailleur d’habits, fait construire un second corps de logis et également un troisième bâtiment annexe en fond de la longue parcelle, à usage d'écurie et latrines surmontées d'une chambre. En 1744, Antoine Fabre épouse Marguerite, la fille aînée de Joseph Durocher. La boutique de tailleur devient le Grand café à la mode de la ville d’Angers, évoqué dans la description de la ville d’Angers de Péan de la Tuillerie.

Cette maison dépendait de la mouvance du fief de l’abbaye Saint-Aubin et une déclaration du censif de 1779 en donne une description précise : Le Sieur Antoine Fabre, marchand cafetier, demeurant en sa maison au lieu du Sieur Joseph Durocher.

D’une maison nommée le Roi David, rue Saint-Laud, servant de grand café, numéro 944, composée d’une salle basse, une autre grande salle au dessus à deux cheminées, au second étage, une autre grande chambre à deux cheminées, grenier au dessus, une allée le long de la grande salle, une petite cour, un salon, une cuisine office, au dessus sur le tout, une grande chambre à deux cheminées et au dessus une chambre sans cheminée, grenier au dessus, ensuite une autre petite cour, un bucher et latrines,  au dessus duquel bucher, il y a une petite chambre à cheminée, une autre chambre au dessus sans cheminée, une cave voutée et une autre petite aussi voutée, le tout en un tenant…

Antoine Fabre est né aux Thuiles, vallée de Barcelonnette en 1719 et il s’installe à Angers vers 1740. Son frère cadet, Jean-Jacques, le rejoint quelques années plus tard et ouvre une confiserie, également rue Saint-Laud, entre la rue des Deux Haies et la rue de la Roë.
Le 1er septembre 1744, en l’église Saint-Maurille d’Angers, Antoine Fabre épouse Marguerite Jacquine Durocher, fille de Joseph Durocher, tailleur d’habits et de Marguerite Le Roy.
Marguerite, alors âgée de 37 ans, était la seconde d’une famille de quatorze enfants ; nous lui avons identifié deux sœurs et onze frères, à propos desquels on dispose de quelques informations trouvées dans les registres paroissiaux :
Denis Durocher était officier major de cavalerie ; en 1770, il  était  conseiller du Roy,  inspecteur de police honoraire de la ville de Paris, chargé de la partie militaire de la ville.
Deux autres de ses frères, René Joseph et Olivier vivaient à Montréal au Québec, où ils avaient épousé les demoiselles Juillet.

Antoine Fabre et Marguerite Durocher eurent une première fille qui décéda à sa naissance, le 28 avril 1745 ; la seconde, Marguerite, naquit le 20 février 1746. On ne connaîtra rien d’elle.
Marguerite Durocher est décédée le 19 octobre 1760, à l’âge de 52 ans. Juste un an plus tard, Antoine épouse Charlotte Ragaigne, fille de François Ragaigne, lui aussi tailleur ; elle est encore mineure alors que son mari a 42 ans.
On connaît des détails de l’activité d’Antoine Fabre par quelques documents de greffe de police royale conservés aux archives municipales d’Angers :
Le 14 janvier 1771, il demanda l’autorisation d’ouvrir une salle de jeux dans son café.
L’expression écrite et l’argumentaire sont suffisamment intéressants pour que l’on reproduise intégralement sa requête3.

A son altesse, Monseigneur le prince de Lambesc, grand écuyer de France, gouverneur de l’Anjou. Supplie humblement Antoine Fabre, marchand caffetier à Angers, et prend la liberté respectueuse
de  représenter  à votre  altesse  qu’indépendamment  de  l’attention  des  officiers  de  police,  il se  tient fréquemment des assemblées de jeux dans des maisons particulières, dans des auberges et autres lieux, où l’on joue des jeux prohibés et ruineux,  qu’il paraît  juste de laisser aux habitants la faculté et le plaisir décent de se trouver ensemble pour jouer à des jeux permis par les règlements dans un lieu convenable où l’on puisse être assuré qu’il ne se concertera rien de contraire  au bon ordre et à la police, pour, tout à la fois prévenir les abus et conserver aux  citoyens une liberté légitime. MM les gouverneurs des villes ont pris le tempérament d’accorder à un habitant, dont les mœurs et la probité sont connus, un privilège exclusif à tous autres, de donner à jouer à des jeux licites à condition de n’y admettre  que des personnes connues par les officiers de police.
M le Comte de Toulouse  et M le Duc de Penthièvre, gouverneurs de la Bretagne, ont donné de pareils privilèges exclusifs les 15 septembre 1736 et 5 novembre 1767 registrés en la juridiction de police.
Le suppliant  sollicite votre altesse de lui accorder  le même privilège.  Il a moins pour  objet son intérêt particulier que celui du public.
Plus les hommes sont rassemblés sous un même point de vue, plus il est facile de les connaitre et d’éclairer leur conduite. Si un seul lieu ou académie de jeu est établi dans une ville de province, il est
impossible qu’un étranger ou qu’un homme équivoque et trop adroit y reste longtemps sans être inconnu ; qu’un enfant de famille se livre à la passion du jeu sans que ses parents en soient instruits.
Le suppliant se soumet aux ordonnances et règlements de la police la plus exacte.
De dénoncer aux officiers de cette juridiction  ceux qui  y contreviendraient  ou qui  voudraient  le forcer lui même d’y contrevenir en jouant,  malgré lui à des jeux défendus, soit encore en entrant  ou en restant après l’heure marquée.
De s’informer du nom de ceux qui seront inconnus, de les faire examiner aux  jeux, de savoir la conduite qu’ils tiennent dans la ville, celle qu’ils ont tenue dans les lieux dont ils viennent, d’en rendre un compte exact et d’établir pour cet effet une correspondance dans les villes voisines.
D’instruire pareillement  les officiers de police si des jeunes gens de famille  se dérangent  au jeu ou dans leurs procédés.
De n’avoir chez lui aucune chambre où des joueurs puissent s’enfermer.
De soumettre à toute heure tous ses appartements  à la juridiction  de ceux qu’il plaira aux officiers de police d’envoyer faire la visite.
De  poursuivre  en son propre  et  privé  nom et  à ses frais  ceux  qui tiendront  clandestinement et illicitement  des jeux connus sous le nom de tripots,  soit qu’ils soient ou qu’ils ne soient pas solvables ;
poursuites qu’il ne peut faire qu’en conséquence d’un privilège.

Charles Eugène de Lorraine, (parent de Marie-Antoinette d'Autriche) né à Versailles le 28 septembre 1751 et mort à Vienne en Autriche le 11 novembre 1825, prince de Lambesc, colonel propriétaire du régiment royal-allemand, grand écuyer de France et maréchal de camp, est un personnage de la Révolution française.
 

Le suppliant n’entend point préjudicier  à des sociétés établies  ou à établir ; ou des citoyens de considération s’assemblant pour conférer et se délasser de leurs occupations par des jeux d’amusement.
Par considération  et vu les privilèges accordés par  MM les gouverneurs de Bretagne, il plaise
Monseigneur, à votre altesse, accorder au suppliant un pareil privilège, exclusif à tous autres de donner à jouer en la ville d’Angers, aux  charges, conditions et soumissions qu’il offre exécuter et en outre de faire registrer son privilège en la juridiction de la police le suppliant continuera ses vœux pour la conservation et prospérité de votre altesse.
A Angers le quatorze janvier 1771, signé Fabre

Ainsi, après avoir dénoncé les jeux illicites qui peuvent se pratiquer en ville, il se propose pratiquement de jouer un rôle d’auxiliaire de police ! Sa requête fut entendue puisque le 12 mars suivant, il recevait une réponse favorable :

Charles Eugène de Loraine,  prince de Lambesc, pair et grand écuyer de France, Gouverneur et lieutenant  général pour le Roy en la province d’Anjou, gouverneur particulier  de la ville et château d’Angers et du pont de Cé, et grand sénéchal héréditaire de Bourgogne. Nous ayant été représenté que pour empêcher les différentes académies de jeux qui se tiennent dans la ville d’Angers, dans lesquelles il est difficile de faire observer la police, il serait convenable d’accorder à une seule personne un privilège pour tenir  dans  la même maison  une académie  des jeux  permis par  les ordonnances.  Nous avons en conséquence permis  au sieur Antoine  Fabre marchand  cafetier  de donner  à jouer dans  ladite ville d’Angers à l’exclusion de tous autres, à des jeux permis par les ordonnances ; à la charge par ledit sieur Fabre de se conformer aux règlements de police à ce sujet.
Autrement de quoi nous avons fait expédier le présent brevet que nous avons signé de notre main, fait contresigner par le secrétaire de nos commandements et scellé du sceau de nos armes.
A Paris le douzième jour du mois de mars 1771, Signé Charles Eugène de Loraine Prince de Lambesc.

Ce privilège suscita la convoitise de son confrère Jacques-Nicolas Bardoul qui tenait le « petit café » situé également rue saint-Laud, non loin de l’évêché, mais Antoine Fabre lui rappela par une plainte, qu’il avait l’exclusivité de tenir une académie de jeux.
Contrairement à son frère Jean-Jacques, et hormis un morceau de terre acheté dans la région de Saumur, il ne semble pas que Antoine Fabre se soit constitué un patrimoine immobilier
conséquent. On a même trouvé la vente, avec réserve d’usufruit, de sa maison de la rue Saint- Laud :
Du 25 mars 1780.
Infirme une vente de la nue propriété  avec réserve d’usufruit pendant la vie des vendeurs,  d’une maison  nommée le Roy David N° 994 sise rue Saint-Laud de cette ville, fief de l’abbaye de Saint- Aubin  avec différents meubles estimés 200 livres, par le Sr  Antoine Fabre md limonadier à Angers et dame Charlotte Ragaigne son épouse, au Sr  Jean-Pierre Guerin fils aîné négociant audit Angers et a dame Rosalie Françoise Baucherau Dutail son épouse et moyennant 6500 livres payé comptant,  et de payer 325 livres de rente aux héritiers de ladite dame Chantelou décédée veuve Camus pour cause d’acte consenti et en cas que les dits Sr  et De  Fabre vouloient  cesser la jouissance de ladite maison ledit Sr Guerin  et son épouse s’obligent à leur faire 675 livres de rente viagère pendant  leur vie et au survivant d’eux deux.
devant Fourmond notaire à Angers.

En 1793, Antoine Fabre, sentant sa fin prochaine, fit venir son notaire afin de lui dicter ses dernières volontés :
Du 11 mars 1793
Nous Guillaume  Nicolas Huard, notaire et nos témoins ci-après nommés, à la réquisition du citoyen Antoine Fabre cafetier,  sommes transportés  en sa maison sise rue Centrale où étant arrivés  avec nos témoins y avons trouvé ledit Antoine Fabre dans une chambre au 2e étage gisant au lit malade de corps, mais par la grâce de Dieu, saint d’esprit, pensée, mémoire et entendement, ainsi qu’il nous est apparu.
Lequel sachant que le mort est certaine et l’heure de laquelle intervaine craignant d’en être prévenu avant d’avoir ordonné de ses dernières volontés il nous les a en présence des dits témoins dictées.
S’ensuit  après  avoir  recommandé  son  âme  à Dieu,  premièrement  déclaré  nommer  Charlotte
Ragaigne son épouse exécutante   du présent testament et lui rapporter  à elle pour sa sépulture de lui faire dire les prières nécessaires au repos de son âme.

Antoine Fabre est décédé le 23 novembre 1793. La déclaration de décès a été faite par son commis cafetier, ce qui laisse supposer qu’à 74 ans, Antoine tenait toujours son commerce. Dans l’acte de mutation on ne trouve que des biens mobiliers estimés à 2000 livres :

Déclaration de Charlotte Ragaigne veuve Antoine  Fabre a déclaré que par  le testament passé devant Huard le 11 mars 1793, il lui est échu la moitié de son mobilier estimé 2000 £ plus la jouissance de la moitié d’une maison à Angers, acquêt de communauté que ladite comparante  avec feu son époux ont vendu à Jean-Pierre Guérin par devant Fourmond le 21 mars 1780 avec rétention de jouissance pendant leur vie ; laquelle maison est estimée 600 £ de revenu et pour moitié 300 £, d’où le capital au denier est 7500 £.

La maison reste la propriété de la famille Guerin jusqu’au milieu du XIXe  siècle et elle est vendue à Jean Barrier, marchand de tissus rue des Arènes, puis à Joseph Bouton, attaché d’ambassade.
Peu avant 1896, Jacques Volgelweith (ou Wolgelweith) en devient le nouveau propriétaire et c’est en consultant les registres de recensement de 1896 que nous avons la confirmation que le café Fabre existe toujours après un siècle et demi :

Recensement de 1896 (AMA – 1 F 46)

Photo brasserie Wolgelweith : Inv. F. Lasa – ©Musées d’Angers.

Au N° 16 de la rue Saint-Laud, Jacques Volgelweith,  âgé de 50 ans, est cafetier, avec son épouse Barbe Roth, son fils Albert et deux domestiques. Sous le même toit habitent son autre fils, Vincent, qui est dentiste et sa fille Josephine, qui est ménagère.

Dans l’édition de 1869, du livre de Péan de la Tuillerie, la façade est désignée par erreur sous les appellations de Reine des Fleurs ou de Vert Galant, confondue avec une maison voisine de la rue Saint-Laud, erreur répétée depuis lors.

Frappée   d’alignement   lors   des   grands travaux d’élargissement de la rue Saint-Laud, la maison fait l'objet d'une reconstruction vers 1904. La façade sur la rue est reculée de cinq mètres, et comme   la   parcelle   va   en   se   rétrécissant, l'élévation antérieure ne peut être remontée. La façade est récupérée par la ville, moyennant une indemnité de 1500 francs versée à M. Vogelweith. Elle confie à l'architecte des Monuments historiques  Lucien  Magne,  le  restaurateur  de l'hôtel de Pincé, le soin de la remonter dans la cour de cet hôtel.
Cette façade Renaissance présente sur les parois des étages un riche décor maniériste d'arabesques, d'entrelacs, de cartouches, de palmettes,  de  mufles  de  lion  surmontant  des chutes de fruits. Une rangée de triglyphes orne le bandeau entre les étages carrés tandis que la frise à la base du pignon porte un décor de rinceaux. Deux consoles cannelées portent des gargouilles constituées d'animaux fantastiques.

Plan de la maison du roi David (AMA – 88 M 6)

Lors d’une visite à Angers, cette façade mérite un détour.

La nouvelle façade, bien que moins démonstrative, n’est pas sans intérêt. C’est aussi une élévation en tuffeau en deux travées. Elle comporte désormais quatre niveaux marqués par des bandeaux avec modillons et feuillages de chêne. Au premier étage, la grande baie en anse de panier, avec fenêtres à meneaux, est ornée de deux palmes. Dans la salle de café, Jacques Vogelweith fait réaliser une belle décoration : les plafonds du rez-de-chaussée sont ornés de putti ailés, oiseaux et guirlandes de fleurs sur un fond de ciels. Ils sont signés Jean Hubert de Villers.

Vers 1923, la brasserie passe à Michel Gautier, restaurateur, qui l’exploite jusqu’à son décès en 1945. Sa veuve, qui habite place Grégoire Bordillon, en reste propriétaire au moins jusqu’en 1960.

C'est aujourd'hui encore un café, le Bar du centre. Après un siècle, la décoration est toujours visible mais malheureusement jaunie par la fumée de cigarette. Comme au temps d’Antoine Fabre,  l’ancienne  maison  du roi David,  profitant  maintenant  d’une  terrasse  sur  rue,  est  très fréquentée dès les premiers beaux jours de printemps.

Cette monographie est la synthèse des mes recherches sur Antoine Fabre et du dossier constitué  par  Madame  Dominique  Letellier,  chercheur  au  Service  du  Patrimoine,  Inventaire Général des Pays de Loire, sur la maison dite du roi David.
Daniel Gruau
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Propriétaires: René Davy (1557), Joseph Durocher (1724), Jacques Vogelweith (1904)

Hôtel Bar du Centre, 12 rue Saint-Laud, Pays de la Loire, Maine-et-Loire, Angers Centre-ville (quartier).
Maison du marchand René Davy dite le roi David, dite aussi maison Vogelweith, actuellement Bar du Centre.
Destinations successives café: Hôtel de voyageurs. Parties constituantes cour: Boutique, Café. Époque de construction: 1557 - 1724 - 1904

HISTORIQUE

Maison reconstruite vers 1557 d'après une date portée sur la façade (cartouche droit du troisième niveau) pour le marchand René Davy qui l'avait acquise trois ans plus tôt. Dans une transaction de 1593, elle est dénommée le roi David en raison de son enseigne, appellation qui sera la sienne jusqu'à la fin du 18e siècle. Au 17e siècle sont attestés un maître pâtissier, puis un apothicaire.

Vers 1724-1725, le marchand Joseph Durocher fait reconstruire le second corps de logis et également un troisième bâtiment annexe en fond de parcelle, à usage d' écurie et latrines surmontées d' une chambre (au début du 20e siècle, une pierre a été retrouvée dans les fondations portant l' inscription : L' an 1724 a été posé cette pierre par Joseph Durocher, lequel a fait bâtir cette maison). Dans la 2e moitié du 18e siècle, y est établi le Grand café, tenu par le cafetier Antoine Favre (gendre de Joseph Durocher), considéré comme l'établissement à la mode. La demeure est enregistrée avec cette affectation dans le recensement des maisons et habitants d' Angers établi vers 1769 (n° 994).

Dans la 2e moitié du 19e siècle, elle est désignée par erreur sous les appellations de Reine des Fleurs ou de Vert Galant, confondue avec une maison voisine de la rue Saint-Laud, erreur répétée depuis lors. La demeure fait l' objet d' une reconstruction complète vers 1904 pour Jacques Vogelweith, cafetier-restaurateur, d' où le nom de maison Vogelweith qui lui est parfois donné. La façade sur la rue est reculée de cinq mètres pour cause d' alignement, et comme la parcelle va en se rétrécissant, l'élévation antérieure n' a pu être remontée : elle est vendue à la ville qui confie à l' architecte des Monuments historiques Lucien Magne, le restaurateur de l' hôtel de Pincé, le soin de la remonter dans la cour de cet hôtel-musée. Au rez-de-chaussée du nouveau corps de logis sur rue, des plafonds peints dans la salle de café sont signés : Jean Hubert de Villers, Paris, Angers. C' est aujourd'hui encore un café, le Bar du centre, et un hôtel de voyageurs.
description Maison initialement à trois corps en profondeur, deux aujourd'hui. La demeure actuelle remploie partiellement la maçonnerie (au moins les mitoyens) de l' édifice d' origine. Ce dernier présentait une élévation ordonnancée sur rue en tuffeau abondamment sculptée, à deux travées, deux étages et étage de comble inscrit dans un pignon. Les deux corps en cœur et fond de parcelle étaient à un étage carré. Le corps principal sur rue était couvert de deux longs pans avec pignon découvert en façade, et deux appentis latéraux, les deux formes de toitures liées par des noues. La maison actuelle sur rue est aussi à élévation en tuffeau et deux travées ; elle comporte désormais cinq niveaux : le rez-de-chaussée et l' entresol, ce dernier souligné par des bossages, occupés par un café, deux étages carrés et un comble à surcroît sous une couverture à longs pans. Le second corps, plus bas, est couvert d' un appentis. Un escalier hors-œuvre, le long de la cour, est à jour suspendu, en bois et rampe de fonte. Le sous-sol est voûté en berceau.

gros-œuvre tuffeau ; moyen appareil ; bossage ; schiste ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit
couverture (type) toit à longs pans ; pignon découvert ; pignon couvert ; appentis ; noue
couverture (matériau) ardoise
étages sous-sol ; entresol ; 2 étages carrés ; étage de comble ; comble à surcroît
couvrement voûte en berceau
décor sculpture ; fonderie ; peinture
représentation arabesque, entrelac, cartouche, palmette, mufle de lion, chute, cuir découpé, rinceau, animal fantastique ; palme, bouquet, rose, feuillage, chêne ; ornement géométrique ; laurier, rose ; putto ailé, oiseau, ornement végétal

L' élévation de la façade Renaissance déplacée dans la cour de l' hôtel de Pincé présente sur les parois des étages carrés un riche décor maniériste d' arabesques, d' entrelacs, de cartouches, de palmettes, de mufles de lion surmontant des chutes de fruits ; les fenêtres du premier étage sont couronnées de cuirs. Une rangée de triglyphes orne le bandeau entre les étages carrés tandis que la frise à la base du pignon porte un décor de rinceaux à la manière de postes. Des consoles cannelées portent des gargouilles constituées d' animaux fantastiques. La façade actuelle présente un discret décor de deux palmes et d' un bouquet de roses sur l' arc et la clé de la grande baie du premier étage et de feuillages de chêne aux clés des fenêtres du deuxième. Les garde-corps sont constitués d' une grille serrée de motifs géométriques. Les plafonds du rez-de-chaussée sont ornées de putti ailés, oiseaux et guirlandes de fleurs sur un fond de ciels.
escaliers escalier hors-œuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente, suspendu
typologie Maison marchande des XVe-XVIe siècles, à façade en tuffeau, structure savante (unicum du type A1a).
propriété propriété privée
intérêt de l'œuvre A signaler pour son exceptionnel décor maniériste couvrant toute la façade, différent de celui des maisons en pan de bois de par la nature du matériau : les larges surfaces unitaires permises par les murs de tuffeau sont ici utilisées pour une mise en valeur maximale du nouveau répertoire ornemaniste. La richesse de cette maison marchande s'appréciait par l'utilisation du tuffeau, mais également par le développement en profondeur de la parcelle avec trois corps de bâtiment successifs, cas peu fréquent à Angers.


type d'étude inventaire topographique
rédacteur(s) Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
référence IA49001034
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
enquête 1983
date versement 2009/11/25
crédits photo Giraud, P. - © Région Pays de la Loire - Inventaire général, ADAGP
Autres illustrations et informations
dossier consultable Région Pays de la Loire - Centre de ressources
1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70 -
Email : oc.patrimoine@paysdelaloire.fr


photo : Google Map